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13/02 RTE-2040

Les priorités de RTE pour les EnR et les batteries d’ici 2040


Par Jacopo Landi

 

13 février 2025


Dans le cadre de la présentation de son plan d’investissement à horizon 2040, estimé à 100 Mds€, le gestionnaire du réseau de transport a détaillé aujourd’hui ses orientations en matière de raccordement des EnR et des batteries.


Une offre « spéciale batteries »

Pour les systèmes de stockage en particulier, RTE veut proposer une offre de raccordement spécifique. Les batteries « ont un potentiel très intéressant, notamment en complément du solaire », mais comme elles peuvent à la fois injecter ou soutirer « nous sommes obligés de concevoir le raccordement pour le pire des cas, celui dans lequel une batterie injecterait en même temps que la centrale », détaille Thomas Veyrenc, directeur général en charge de l’économie, de la stratégie et des finances.

Pour y remédier, RTE veut proposer aux batteries des plages de fonctionnement en contrepartie d’une connexion plus rapide si elles les acceptent. Ainsi, « nous aurons une garantie du fait qu’elles contribueront à soulager les contraintes du réseau au lieu de les aggraver », affirme le dirigeant.

 

Hiérarchiser les zones pour les EnR terrestres

Pour l’éolien terrestre et le solaire, RTE compte poursuivre la « politique d’optimisation » qui lui a permis d’éviter 1,5 Md€ d’investissements sous le schéma directeur antérieur, indique Thomas Veyrenc. Elle consiste à moduler la production renouvelable à la pointe pour utiliser au mieux la capacité de réseau déjà présente.

Pour la suite, le mot d’ordre est de « prioriser » afin que « la taille du réseau n’excède pas la capacité cible fixée par l’Etat », détaille Thomas Veyrenc. Les renforcements vont commencer par les territoires, identifiés avec Enedis, où la dynamique de développement des EnR est la plus forte. « Nous n’allons pas construire le réseau en partant des remontées départementales ou régionales, car cela conduirait à construire une capacité trop importante », insiste Thomas Veyrenc. Il indique que les projets déclarés par les développeurs auprès de RTE cumulent désormais à un total de 340 GW. Des choix doivent être faits, et les efforts se focaliseront en premier lieu dans les zones prioritaires, là où « la dynamique de raccordement effective des EnR conduit déjà à des saturations, existantes ou prévisibles à court terme », souligne Thomas Veyrenc.

Autre gros chantier dans les renouvelables, celui de l’éolien en mer. L’avantage ici est que le calendrier de mise en service des prochains parcs français est a priori connu. Il est compliqué à cause du courant continu imposé par l’éloignement des futurs parcs. Peu de câbliers maîtrisent cette technologie pour une utilisation en mer et aucune usine ne se trouve en France. RTE cherche à attirer un fabricant dans l’Hexagone et affirme rencontre de l’intérêt. « Nous plaidons pour un rythme de raccordement régulier, pour éviter d’avoir à connecter un parc un an, aucun l’année d’après et trois l’année suivante », pointe Thomas Veyrenc. Le montant d’investissement estimé d’ici 2040 est de 37 Mds€ pour ce secteur.


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