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Lien : www.eoliennesenmer.fr
Ce type d'indication accompagne systématiquement les descriptions des projets de production d’électricité. Pour les énergies aléatoires et intermittentes, éolien et électro-voltaïque, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une tromperie.
Regardons de plus près : en 2023 la France a consommé 445 TWh pour ses 66 millions d’habitants, ce qui correspond à une consommation individuelle moyenne de 445 / 66 = 6,74 MWh / habitant.
Or il est annoncé que les 250 MW d’éoliennes Bretagne-Sud vont produire annuellement 1 TWh. Les 450.000 habitants mentionnés consommeraient donc chacun 1.000.000 MWh / 450.000 = 2,22 TWh, soit 3 fois moins que le Français moyen !
Décryptage du mensonge : pour gonfler leur chiffre les manipulateurs ne considèrent que la stricte consommation domestique, le chauffage en étant généralement exclu ; surtout la totalité du bénéfice retiré par chacun de la consommation collective du pays (industrie, trains électriques, services publics, etc…) n’est pas prise en compte ! N’est prise en compte qu’une partie de la consommation individuelle domestique…
Et ce mensonge grossier est à tiroirs, car s’y ajoutent d’autres contrevérités…
1. Un service rendu aléatoire
L’électricité est produite par les éoliennes indépendamment des besoins réels des consommateurs ; elle est parfois disponible au bon moment, mais à d’autres périodes elle sera absente ou en trop faible quantité (exemple des longues périodes anticyclonales d’hiver, ou bien de périodes aléatoires le reste de l’année, comme on l'a observé à de nombreuses reprises, ainsi durant tout le mois de février 2023, ou bien du 25 octobre au 1er novembre 2024 (voir courbe ci-dessous, tirée du site RTE éCO2mix)…
La nécessité de moyens de production pilotables, = obéissant à la demande (thermiques, nucléaires, hydrauliques) restera constante pour assurer la régularité du service attendue des consommateurs. Ce complément n’est pas anecdotique car il doit intervenir entre 60 et 70% du temps !
Ajoutons que lorsqu'elle est présente, l'électricité fournie par les parcs éoliens est irrégulière et doit être traitée par le reste du système électrique pour être utilisable.
Fasse le dieu Eole que les 450.000 consommateurs évoqués par la propagande n'aient jamais leur alimentation électrique assurée par les seules éoliennes de Bretagne-Sud...
2. Un niveau de production généralement surévalué
Le niveau de production considéré pour les 250 MW de Bretagne-Sud (1 TWh) est une hypothèse très optimiste correspondant à un facteur de charge de 44,6 % (énergie produite dans l’année / maximum théorique productible à pleine puissance durant 365x24 = 8760 heures). De toute évidence il ne prend pas en compte la disponibilité des installations, particulièrement incertaine pour l'éolien flottant.
Dans une zone proche de Bretagne-Sud, le parc de Saint-Nazaire a atteint lors de sa première année de fonctionnement un facteur de charge complet, disponibilité comprise, de 35,6 % pour 41% théoriques attendus ; l’éolienne expérimentale de 2 MW Floatgen, ancrée depuis 5 ans au large du Croisic, a atteint un facteur de charge moyen complet de 34%.
On voit que les valeurs réelles se situent en général assez loin des valeurs théoriques annoncées, l’élément principal d’incertitude résidant dans la disponibilité des installations, qu’aucun retour d’expérience ne permet actuellement de cerner, en particulier pour les parcs flottants qui resteront longtemps des prototypes.
3. Une population locale anormalement mise en avant
Ces annonces mensongères suggèrent en permanence, parfois de façon très explicite, que les éoliennes alimentent la population locale : sur le même site gouvernemental, on lit que l’usine éolienne de Saint-Brieuc aurait une production équivalente à 9% de la consommation de Bretagne, soit 835.000 personnes, que celle de Saint-Nazaire permettrait de satisfaire 20% de la consommation électrique de Loire Atlantique, soit 700.000 personnes… (le menteur s’emmêle alors dans ses calculs car la Loire atlantique compte 1,5 million d’habitants ; 700.000 en représentent donc 47 % et non 20%).
Il est évidemment faux de laisser entendre que ces habitants seraient alimentés par les parcs éoliens offshore régionaux. En effet ces parcs éoliens sont raccordés au réseau national interconnecté 225-400 kV de RTE, qui fonctionne comme une plaque de cuivre continue, étendue sur tout le pays. La destination des productions raccordées suivant les flux du réseau optimisés par le dispatching national et ne se limitant pas à leur voisinage géographique. Meilleure preuve, RTE a établi pour l’année 2019 que la production renouvelable française (éolienne et solaire) avait cette année-là servi pour 77 % à limiter les émissions de CO2 dans les pays voisins, bien loin des lieux de production !
On prétend servir la Bretagne, mais c’est le Piémont et la Bavière qui en profitent.