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Extraits des avis A217, A437 et A477 (« NI OUI NI NON »)
sur le manque d’information du public et ses conséquences.
Avis A217 (François D.)
J’ai participé au débat sur le modèle socio-économique de l'éolien et je souhaite exprimer ma frustration d’un débat qui ne m’a pas répondu à la question posée.
[…] D’autres coûts, comme ceux du fonctionnement ou du démantèlement du parc en fin de vie, n’ont pas été précisés pour leur montant et qui en assurait la charge ?
[…] Enfin la question du statut juridique de ce futur parc éolien qui pourrait être situé au-delà de la limite extérieure de la mer territoriale a été posée. L’absence de réponse claire et précise montre que cela poserait problème, sans savoir lesquels exactement.
Face à des questions simples et pratiques, les exposés et les réponses furent trop conceptuelles, comme la création de valeur, le taux actuariel d’un emprunt, le calcul d’un prix de revient négatif possible d’un KWh donnant plutôt l’image d’un dialogue sans écoute et d'un partage de points de vue plutôt qu’un débat.
Avis 437 (Catherine G .)
La loi ESSOC du 10 août 2018, dans le domaine des Energies Renouvelables en Mer (ERM), rend l’Etat Français garant du débat public. Se faisant, ce dernier se doit de saisir la Commission National du Débat Public (CNDP), en amont du projet, exonérant ainsi de cette obligation le lauréat, jusque-là tenu d’assurer la concertation avec les citoyens.
Les modalités de participation du public n’ont, quant à elles, pas été modifiées. Le public se voit donc convié au débat avant même que les conclusions de toute étude n’aient été rendues. N’étant pas invité à s’exprimer une seconde fois, c’est donc un public peu averti qui participe à la concertation.
Les vertus du parc éolien de Bretagne Sud lui sont vantées. Les vulnérabilités et incertitudes d’un projet si novateur et d’une telle envergure ne lui sont pourtant pas présentées. L’évaluation et la maîtrise des risques demeurent le territoire d’initiés, d’où le public est bien exclu.
La voix citoyenne est d’importance nous dit la loi ESSOC. Mais si, en amont du projet, elle se voit privée de données essentielles à une réflexion exigeante, rigoureuse et exhaustive, de quel poids peut-elle vraiment se prévaloir? L'opinion publique est un maillon indissociable à l'adoption de nouvelles technologies. Et pour ne pas être un maillon faible, mais un acteur à part entière, objectif et éclairé, le public doit être averti, informé et engagé avec rigueur, transparence et équité. C’est seulement ainsi que scientifiques, politiques, législateurs, concepteurs, industriels, consommateurs, usagers et grand public participeront, tous ensemble, à l’élaboration d’un projet crédible, robuste et durable. Or le public Sud Finistérien, alors que son territoire est potentiellement directement impacté par le parc éolien flottant au large de Groix et Belle-île (deux des cinq zones projetées pour l’atterrage des équipements de transmission de l’énergie électrique à terre prévues dans sur les côtes sud du Finistère et des éoliennes visibles du littoral Sud Finistérien), a été convié au débat de façon tardive et incomplète.
Avis A477 (Marie-Christine B.)
[…] Un grand nombre d'habitants, voire d'Élus des communes littorales, impliqués dans ce projet n'ont pas été avertis suffisamment tôt pour participer à l'ensemble des débats.
Il est regrettable également, que ce soit uniquement en posant des questions lors des débats publics, que j'ai pu obtenir certaines réponses techniques, non mentionnées dans le cahier des charges, ou chercher les réponses via internet. D'autre-part, si RTE maîtrise parfaitement son sujet, il n'en est pas de même des différents intervenants chargés normalement de nous informer sur toutes les données techniques et environnementales.
La plaquette diffusée aux particuliers n'indique en rien l'ampleur du projet. Un projet d'une telle envergure, avec autant de contraintes aussi bien environnementales, que touristiques, et professionnelles, ne peut être décidé sans une information transparente de celui-ci, vers un grand nombre de la population.
Une seule réunion de concertation s’est déroulée dans le Finistère, par visioconférence, crise sanitaire oblige. Les brochures qui mettent en avant les atouts du projet et posent les principes et le calendrier du débat public, ont été déposées dans les boîtes à lettres de certains citoyens début septembre (aucune réunion n’était alors encore prévue dans le Finistère).
L’étiquette "Transition Ecologique" de ce projet place une partie de la population mal informée dans une quasi-obligation de s'y soumettre, alors que ce projet "Industriel" n'en apporte aucune garantie et les habitants doivent en être informés.
Ne pas poursuivre le débat public, ne pas laisser la population faire des suggestions, et donner des avis sur ce projet, serait prendre le risque de subir des procédures juridiques ultérieures, lorsqu'ils découvriront l'ampleur du Parc et les infrastructures qui y sont liées.
Si la population n'est pas acteur dans ce projet, vous pouvez être certains qu'il ne verra pas le jour !